L’investissement en valeur, une question de conviction

Les investisseurs en valeur ne savent jamais si leurs investissements vont être fructueux. La seule chose qui les aide est leur confiance en leur stratégie et leur conviction que tout finira bien, écrit Simon Adler, gestionnaire de fonds et investisseur en valeur chez Schroders.

Le paradoxe de Stockdale

Simon Adler évoque le « paradoxe de Stockdale », du nom de l’amiral James Stockdale. Ce pilote américain dont l’avion fut abattu au-dessus du Vietnam en 1965 passa huit années en captivité. Lorsqu’on lui demanda plus tard de décrire la personnalité des prisonniers de guerre qui n’ont pas survécu, Stockdale a créé la surprise en répondant : les optimistes. Cette réponse était inattendue, car il avait lui-même déclaré auparavant ne jamais avoir perdu l’espoir d’un dénouement heureux.

Pour Stockdale, les optimistes étaient ceux qui disaient qu’ils seraient libres pour la Noël ou d’ici Pâques. Mais à mesure que le temps passait, leurs rêves s’effritaient et ils mouraient le cœur brisé. La leçon cruciale que James Stockdale en tira était qu’il ne fallait jamais perdre l’espoir d’une issue favorable. Mais cet espoir doit aller de pair avec la discipline nécessaire pour contempler la dure réalité de l’instant présent.

Conviction et discipline

Le témoignage de Stockdale contient une série d’éléments que Simon Adler reprend à son compte dans son activité d’investisseur en valeur. Le fait de croire en une issue favorable touche une corde sensible chez l’investisseur en valeur. Car celui ou celle qui investit en valeur le fait par conviction. Une entreprise dont les actions affichent actuellement un cours peu élevé finira par obtenir à terme de meilleurs résultats. En même temps, l’investisseur en valeur ne peut pas prédire à quel moment le redressement du cours se produira.

Simon Adler ne sait pas non plus quand une position choisie portera ses fruits. On ne sait même pas si l’investissement sera fructueux. Mais ce qui est sûr, c’est que si la stratégie est appliquée avec la discipline nécessaire, les investissements produiront sans doute un rendement à terme. Simon Adler en a l’intime conviction.