Matthias Baccino, de la banque allemande Trade Republic, plaide en faveur d'un renforcement de l'éducation et de la sensibilisation financières à l'approche de l'émission du nouveau bon d'État.
L’émission du bon d’État de septembre 2023 arrive à échéance le 4 septembre. L'Agence fédérale de la Dette paiera ce jour-là le capital du bon d'État ainsi que le coupon (avec retenue du précompte mobilier réduit de 15,0 %) sur les comptes indiqués.
Un nouveau bon d’État sera émis le 16 septembre. L'épargnant pourra en tout cas souscrire un bon d'État de 1 an. L’Agence proposera, en outre, au moins un bon d’État d’une durée plus longue (3, 5, 8 ou 10 ans). Les coupons des bons d’État seront dévoilés le mardi 3 septembre.
Une étude d’AG Insurance réalisée par iVOX montre que la moitié des investisseurs qui ont souscrit l’année dernière envisagent de le refaire cette année. L’autre moitié cherche donc des alternatives. Quelles sont-elles ?
« Il est urgent que les investisseurs belges fassent davantage fructifier leur épargne », déclare Matthias Baccino. Celui-ci est responsable de 17 marchés européens chez Trade Republic.
« L’objectif principal est, en premier lieu, de se constituer une réserve de 6 mois d’épargne sur un compte, pour les frais imprévus. La partie qui dépasse cette réserve, comme nous l'apprennent la littérature académique et la pratique, peut être investie à plus long terme. La diversification est un must à cet égard et, chez Trade Republic, nous recommandons des ETF diversifiés, avec des frais de gestion bas de 0,2 % par an. À très long terme, ceux-ci ont rapporté 6 % par an. C’est la base. »
Matthias Baccino oriente les investisseurs plus frileux aux risques vers les obligations, par exemple de bonnes entreprises européennes. « Elles peuvent actuellement rapporter un coupon de 6 % et constituer une proposition intéressante pour ceux qui sont moins enclins à investir en actions. Des pays européens comme la Roumanie paient eux aussi 6 % sur cinq ans. »
Selon Matthias Baccino, la maximisation du rendement à long terme se fait surtout en investissant régulièrement, par exemple chaque mois, dans des produits tels que des ETF. Vous éliminez ainsi complètement l’aspect « timing ».
Baccino conseille aux personnes présentant un profil de risque conservateur d'envisager le bon d'État, notamment parce qu'il rapporte plus que l'épargne traditionnelle, mais reste probablement inférieur à l'inflation.
« Les banquiers belges étaient fortement opposés au bon d’État parce que l’argent n’affluait plus chez eux. En souscrivant la nouvelle émission, les épargnants peuvent sans doute lancer un nouvel avertissement aux banquiers belges. Le bon d’État se situe donc déjà à un meilleur niveau qu’un compte d’épargne, mais il reste inférieur à l’inflation. Discutez-en avec votre banquier et soyez critique, c’est ainsi que vous pourrez changer les choses », conclut-il.