Dans un contexte de tensions politiques mondiales et de cycle économique en perte de vitesse, les filiales de Legg Mason voient des opportunités d'investissement dans certains segments du marché.
Aux États-Unis, nous estimons les bons du Trésor à court terme (vu notre anticipation d'une croissance modérée et la prudence de la Fed) et les obligations à plus long terme (comme couverture contre le risque d’écart des taux) intéressants. Les titres bénéficiant d'une notation élevée et le crédit aux entreprises à haut rendement, ainsi que la dette des marchés émergents à la fois en dollars US et libellée en devises locales, offrent également un portage attrayant et un potentiel de rendement total.
L’économie américaine est arrivée à la croisée des chemins : après une période de flottement, elle fait face à une récession. Quoi qu'il arrive, tout porte à croire que les actions américaines continueront à grimper au cours des prochains mois, accompagnées d'une volatilité plus importante.
Pour ce qui est de notre positionnement dans ce contexte, nous voulons marcher sur la pointe des pieds dans les secteurs plus risqués sur le plan commercial et plus exposés à un ralentissement de la croissance mondiale. La technologie, par exemple. Côté matériel, l’exposition à la Chine est très importante et certains secteurs comme celui des semi-conducteurs ont été durement touchés. Le logiciel est toutefois moins affecté par ce qui se passe en Chine. Bien que le marché puisse ralentir ou la technologie être mise sous pression, le logiciel est un secteur à maintenir, voire à développer en raison de la volatilité.
En cette dixième année de marché haussier, il n’y a pas beaucoup d'actions qui offrent à la fois des cours raisonnables et des fondamentaux solides. Ce qui est attrayant est un peu sujet à controverse, comme les sous-secteurs pharmaceutique et biotechnologique des soins de santé, qui continuent à faire face à la pression des prix et à la rhétorique sur les changements du système de santé global.
Un autre secteur où nous voyons des opportunités est le secteur des pipelines énergétiques. Les compagnies énergétiques font face à des questions sur la demande mondiale et la façon dont celle-ci affectera le prix des matières premières. Mais tant que les prix restent dans une certaine fourchette, les compagnies pipelinières peuvent prospérer. Après avoir souffert de plusieurs années de marché baissier, elles offrent à notre avis des rendements attrayants à des cours modérés.
Selon nous, certaines des meilleures opportunités sont à trouver dans des valeurs cycliques américaines de petite capitalisation spécifiques. Nous cherchons souvent à identifier des opportunités qui se situent à l'intersection de la qualité et de la valeur. Nous définissons les sociétés qui se trouvent à ce point d'intersection comme celles qui présentent une rentabilité moyenne ou au-dessus de la moyenne et des cours plus bas que la moyenne. Aujourd'hui, trois secteurs cycliques—biens de consommation discrétionnaire, produits industriels et matériaux—possèdent cette combinaison attractive d'attributs. Si de nombreuses révisions négatives ont été rapportées dans la presse, les perspectives de bénéfices pour le second semestre semblent solides pour de nombreuses sociétés que nous privilégions, surtout dans ces trois secteurs. Dans certains cas, elles semblent encore plus prometteuses, étant donné le niveau relativement faible des troisième et quatrième trimestres de 2018 auxquels les trimestres du second semestre de cette année-ci seront comparés.
Les actions des marchés émergents ont un potentiel d'amélioration, malgré les secousses liées aux questions tarifaires à court terme. Sur une perspective de 10 ans, si l’on compare le ratio actuel cours/valeur comptable de base par rapport à son historique, les marchés émergents considérés globalement (tels que mesurés par l’indice MSCI Pays Émergents) connaissent une forte décote comparé aux actions mondiales dans leur ensemble (telles que mesurées par l’indice MSCI Monde). Et ce, malgré le fait que les actions des Pays Émergents offrent une rentabilité très semblable et un meilleur potentiel de croissance des bénéfices globaux. Selon nous, cette situation offre une occasion en or aux investisseurs à long terme. Qui plus est, l’opportunité du marché des pays émergents (mesuré par l'indice Pays Émergents) a également subi un important changement de nature au cours des 10 dernières années, s'appuyant dorénavant nettement moins sur les ressources et davantage sur les secteurs des technologies de l’information et des produits de consommation.
D’un point de vue régional, il y a des raisons d’être positif à propos de la Chine. Les cours reflètent dans une bonne mesure l’incertitude quant à la situation commerciale, et les opportunités de croissance séculaire à long terme sont maintenant mal cotées. L’Indonésie devrait bénéficier d’une politique monétaire plus accommodante à l'échelle mondiale ; les secteurs des produits de consommation traversent un environnement de croissance difficile et les perspectives s’améliorent.
Entre-temps, à Hong Kong, tandis que l’économie locale est plus sensible que la plupart aux problèmes du contexte commercial global, nous pensons que le marché boursier inclut des sociétés qui présentent des caractéristiques de croissance séculaire à long terme vraiment intéressantes. Mis à part l’impact évident des flux monétaires qui seront nécessaires pour éviter les écarts non voulus par rapport aux indices de référence, nous pensons que l’intégration d'actions A dans les principaux indices fera progresser le marché des actions chinois en termes de gouvernance d’entreprise et mettra davantage l'accent sur les critères ESG. Nous sommes également d'avis que renforcer l’intégration de ces éléments pourrait conduire à une réforme et une libéralisation plus poussées des marchés des capitaux.
Nous estimons que l’Inde nous offre d’excellentes caractéristiques de croissance relative et, dans bien des cas, des sociétés technologiquement très avancées aussi bien selon les normes des marchés émergents que selon les normes mondiales. Toutes les actions indiennes présentes dans notre portefeuille proviennent de sociétés axées sur le marché intérieur, ce qui nous procure le confort supplémentaire de détenir des actions qui sont, du moins partiellement, à l’abri des craintes commerciales.
Nous continuons à trouver des sociétés attractives dans de nombreux domaines du vaste secteur des technologies de l’information. Nous avons une position surpondérée dans le secteur des technologies, mais elle repose sur une combinaison d’expositions à des sous-secteurs ayant différents moteurs sous-jacents - allant des sociétés de plateformes internet et diverses sociétés de composants à des entreprises de services informatiques. Ce que ces sociétés ont en commun, c’est une forte demande sous-jacente du marché final, avec toute une série d'influences cycliques.
Durant les 6 à 12 prochains mois, il est probable que les tensions entre les États-Unis et la Chine continuent à générer de l'incertitude. À notre avis, cependant, il y a peu de chances que l’économie mondiale entre en récession. Ceci à cause de ce que nous croyons être le potentiel de relance de la Chine durant le second semestre, et de notre propension à croire que les principales banques centrales se montreront conciliantes.
Une politique monétaire américaine plus souple et une relance chinoise commençant à produire ses effets permettront, d'après nous, d'éviter une récession. Après tout, le consommateur américain garde la forme. Alors que le chômage est à son point le plus bas depuis plusieurs décennies et que la hausse des salaires commence à se ressentir, le moral des consommateurs demeure d'acier. Dans ce contexte, nous croyons que les investisseurs devraient continuer à investir pleinement dans les actions.
Cela dit, étant donné le contexte mondial incertain et la phase ultérieure du cycle économique, nous pensons que les investisseurs devraient envisager de consacrer au moins une partie de leur portefeuille à des actions plus défensives, comme celles des infrastructures et des services publics. Bien que ce secteur du marché ait connu une remontée significative jusqu’à présent, nous voyons toujours des opportunités. Par exemple, nous pensons qu'un secteur dans lequel les compagnies d'infrastructures de qualité sont sous-évaluées est celui des services publics britanniques. Le Brexit, ainsi que les discours du parti travailliste britannique sur la nationalisation ont périodiquement entraîné des vagues de liquidation injustifiées.