Par l’équipe obligataire de M&G
La récente flambée des prix du pétrole soulève la question de l'impact potentiel sur l'économie américaine si de nouvelles hausses se poursuivent. La règle empirique actuelle est qu'une augmentation de 1 $ le gallon sur les prix à la pompe pénaliserait les consommateurs d'environ 116 milliards de dollars sur une base annualisée. Le postulat est la dimension annualisée, car il faudrait une augmentation soutenue des prix du pétrole pour que cela ait vraiment un effet sur la croissance.
A noter cependant que l'épargne des ménages américains a augmenté au cours des trois derniers mois et qu'ils disposent d'un coussin de revenu suffisant pour absorber les chocs à court terme sur le prix essence sans que cela ait un impact sur les autres secteurs de consommation. En d'autres termes, même si les prix du pétrole augmentent sensiblement et durablement dès à présent, l'impact sur les dépenses des ménages sera probablement modéré.
En ce qui concerne l'impact potentiel sur les marchés obligataires, une nouvelle flambée des prix du pétrole pourrait, à terme, entraîner une hausse des anticipations d'inflation. Lorsque l’on se penche sur la relation entre les rendements pétroliers et obligataires, les investisseurs se concentrent traditionnellement sur la corrélation entre les seuils de rentabilité à 10 ans (le niveau moyen de l'inflation attendue au cours des 10 prochaines années) et le prix du brut, qui ont toujours évolué dans le même sens.
Si les perspectives d’une hausse de l’inflation tendent à croître, les rendements obligataires suivront probablement, car les investisseurs exigeront une prime plus élevée pour compenser le risque d'inflation futur.
D'autre part, la récente flambée des prix du pétrole, déclenchée par les tensions au Moyen-Orient, remettra également les risques géopolitiques au premier plan des préoccupations de la Réserve fédérale, ajoutant aux craintes actuelles qu'ils font peser sur la croissance mondiale. Cela pourrait également conduire à un discours plus dovish du FOMC demain de qui l’on attend une nouvelle baisse des taux, baissant encore plus les rendements du Trésor.