Dans le cadre des élections présidentielles américaines, l’attention s’est focalisée aux States sur le prix que les producteurs de médicaments font payer aux assureurs, aux hôpitaux et aux instances publiques. Une préoccupation est en train de grandir au sein de la société américaine qui craint que des médicaments d’importance vitale deviennent impayables et inaccessibles pour une partie de plus en plus grande de la population. Schroders a réalisé une étude de cas portant sur l’impact de la régulation du prix des médicaments sur le secteur pharmaceutique et ses actionnaires aux États-Unis.
Lignes de force de l’étude de cas:
L’évolution du prix des médicaments n’est actuellement soumise à aucune restriction. En théorie, ce sont les mécanismes du marché qui devraient déterminer les prix. On constate cependant un écart croissant entre le prix net ristourné, payé par l’assureur et les pharmaciens, et les prix en hausse constante dans les listes des prix dus aux remises importantes qui sont consenties. Rien n’indique à ce stade que les patients profitent des remises plus importantes qui sont négociées.
Malgré les changements proposés par les deux candidats à la présidence, ce n’est pas de sitôt que la situation changera et qu’une régulation sera mise en place au niveau national. À court et à moyen terme, l’autorité fédérale n’est pas près de pouvoir intervenir en raison des barrières dressées par le Congrès et des autres priorités des équipes de campagne des deux candidats. En conséquence, si des changements interviennent à court terme, ce sera plutôt à l’échelon des États qu’au niveau national. Plusieurs États ont déjà pris des initiatives en vue de renforcer la transparence dans la fixation des prix et d’instaurer des plafonds de prix.
Les producteurs pharmaceutiques sont généralement opposés à une plus grande transparence ou à des mesures régulatoires. La formation du prix est un processus complexe dans lequel un très grand nombre de facteurs jouent un rôle. Pensons au volet «recherche et développement», à la disponibilité d’autres médicaments, à l’impact sur les patients, etc. Par ailleurs, ils contestent l’idée qu’une régulation des prix permettrait de faire changer l’ensemble du secteur des soins de santé et de l’assurance santé, les prix des médicaments n’étant qu’un facteur parmi d’autres.
Les producteurs pharmaceutiques qui n’ont que peu de médicaments innovants en portefeuille ou en pré-production, ou dont la stratégie est basée sur une augmentation progressive du prix des médicaments sans un investissement proportionnel en R&D en contrepartie, seront les grands perdants. Les producteurs pharmaceutiques peu exposés au marché américain sont moins sensibles à une limitation des prix aux States. Pour Schroders , l’unicité et la transparence sont des critères discriminants. Les entreprises qui répondent à ces caractéristiques peuvent mieux se prémunir contre une limitation des prix ou une image négative au sein de l’opinion publique.