Croissance différenciée : les biotechnologies bien placées pour réaliser de meilleures performances

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Marget Vitrano

Margaret Vitrano, gestionnaire de portefeuille, Clearbridge Investments (une filiale de Legg Mason ) Nicholas Wu, PhD, Analyste en chef - Soins de santé, Clearbridge Investments (une filiale de Legg Mason )

Les soins de santé sont l'un des domaines les plus impopulaires sur le marché depuis plus de deux ans – surtout les actions de sociétés biotechnologiques. Et pourtant, nous considérons encore le secteur comme une source incontournable de performance durable dans la Large Cap Growth Strategy (Stratégie de croissance grande capitalisation).

Nous considérons les entreprises biotechnologiques comme des moteurs potentiels de croissance des bénéfices supérieure à la moyenne à long terme et les intégrons dans notre groupe « privilégié » d'actions de croissance. Les entreprises du groupe privilégié présentent généralement des multiples plus élevés reflétant leurs taux de croissance plus élevés, mais pour les sociétés actives dans les biotechnologies, les multiples sont comprimés par l'examen plus approfondi des prix des médicaments. Pour mieux comprendre le malaise régnant dans le secteur biotechnologique et ce que l'avenir proche nous réserve, il est bon de se pencher sur les hausses et les baisses que ce groupe a connues au cours des six dernières années.

De 2011 à l'été 2015, les actions des entreprises biotechnologiques et pharmaceutiques ont eu un rendement nettement meilleur que celui du reste du marché. Ce marché haussier était sous l'effet de quatre tendances : la fin de l'expiration des brevets des médicaments de marque, l'optimisme accru suscité par les traitements et les technologies médicamenteux innovants, un environnement réglementaire plus favorable pour les nouvelles autorisations de médicaments et le pouvoir d'établissement des prix des médicaments sur prescription.

Les premiers tweets d'Hillary Clinton lors de la campagne présidentielle sur le prix élevé de certains médicaments de marque ont coïncidé avec la fin de cette période haussière. Depuis lors, les actions biopharmaceutiques ont présenté une volatilité supérieure à la normale, avec un pessimisme ambiant qui a terni les bons fondamentaux. Entre le premier juillet 2015 et le 31 mai 2017, l'indice NASDAQ Biotechnology des actions biotechnologiques à grande capitalisation a perdu plus de 22 % tandis que l'Indice S&P 500 affichait une hausse de 15,5 %.

En dépit des récentes faiblesses, trois des quatre tendances qui ont alimenté la hausse des cours des entreprises biopharmaceutiques restent présentes à l'heure actuelle. La perte des brevets ne pose toujours pas problème, étant donné qu'aucune expiration majeure n'est prévue avant la moitié de la prochaine décennie. Les autorités de réglementation continuent à soutenir de nouveaux traitements médicamenteux (Pièce 1) et nous pensons que l'environnement réglementaire continuera à être favorable pour les nouveaux médicaments innovants sous l'administration Trump.  

Pièce 1 : Le nombre d'autorisations de médicaments devrait augmenter

Biotechsector

1. Tandis que le nombre de nouvelles autorisations de médicaments délivrées par la Food and Drug Administration des États-Unis (FDA) a chuté en 2016, nous estimons qu'il s'agit d'une aberration et d'un effet de calendrier. En effet, de nombreuses autorisations ont été octroyées à la fin de 2015 et au début de 2017. 2. Les chiffres de 2017 portent jusqu'au 31 mai 2017. Source : FDA.

Le plus important peut-être est que l'innovation se porte très bien. Sur la base de nos recherches fondamentales et de notre méthode de gestion active, nous continuons à investir dans les sociétés de biotechnologie qui mettent au point des traitements innovants pour les maladies rares et les maladies inflammatoires où les besoins non satisfaits sont nombreux. Les traitements dans ces domaines sont confrontés à une concurrence moindre et devraient être moins vulnérables à la pression des prix.

Celgene

Celgene , par exemple, tire pour le moment la majeure partie de ses revenus du Revlimid, un médicament contre le cancer, qui n'a pas de concurrent direct. La société teste également deux médicaments qui sont en phase trois des essais cliniques pour le traitement de la colite ulcéreuse et de maladie de Crohn, deux maladies inflammatoires des intestins où les besoins non satisfaits sont nombreux. Eylea de Regeneron Pharmaceuticals est le meilleur produit contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge et les maladies oculaires y étant associées. En outre, Dupixent de Regeneron et Sanofi vient d'être approuvé aux États-Unis pour traiter l'eczéma sévère ; encore une maladie inflammatoire aux nombreux besoins non satisfaits. Le bon départ de Dupixent démontre l'importance de ce marché.

Biogen

Biogen s'étend au-delà de ses activités de base dans le secteur de la sclérose en plaques avec la récente autorisation de Spinraza pour le traitement de l'atrophie musculaire spinale, une maladie génétique ultra orpheline souvent fatale pour laquelle il n'existe aucun autre médicament autorisé. L'aducanumab de Biogen et d'Eisai est en phase III des essais pour le traitement de la maladie d'Alzheimer. Alors que d'autres traitements d'Alzheimer présentaient un potentiel de départ qui n'a finalement pas été à la hauteur des espoirs, l'aducanumab est l'un des médicaments en développement les plus prometteurs pour cette maladie terrible. Alexion Pharmaceuticals est une entreprise qui se concentre uniquement sur les maladies rares. Cette entreprise active dans les biotechnologies propose trois produits sur le marché qui apportent un bénéfice clinique important et devraient favoriser la croissance durable et à long terme de l'entreprise. En outre, Alexion met au point un nouveau traitement qui devrait lui permettre de prolonger son produit phare Soliris jusqu'à la fin des années 2020.

Peu de ces facteurs positifs sont reconnus par les investisseurs. En effet, les cours des actions doivent encore rattraper les fondamentaux pour ces activités. Les actions rentables des entreprises biotechnologiques s'échangent au cours le plus intéressant depuis plus de 20 ans, par rapport aux autres actions. Nous estimons que les valorisations actuelles n'attribuent que peu ou pas de valeur à des entreprises qui portent pourtant des projets de recherche et de développement intéressants.

Compte tenu de l'intérêt politique porté aux fabricants de médicaments, nos holdings biotechnologiques ont connu une grande volatilité au cours des deux dernières années. Dans le droit fil de notre méthode diversifiée d'investissement dans la croissance, nous équilibrons le profil plus risqué des entreprises actives dans le secteur de la biotechnologie avec des actions plus stables dans le domaine des soins de santé, notamment, UnitedHealth Group, l'un des principaux acteurs de la gestion des soins de santé, et Johnson & Johnson , une entreprise de soins de santé diversifiée proposant des médicaments sur prescription, des appareils médicaux et des activités de vente au grand public.

Certes, la tarification des médicaments entrave toujours le secteur, cependant, l'innovation devrait encore être récompensée. À long terme, nous estimons que la valeur des actifs biotechnologiques de qualité sera réalisée par le biais d'une remise à niveau du cours des actions ou d'une importante vague de consolidation dans ce secteur. Johnson & Johnson a annoncé sa plus grande acquisition en janvier, à savoir l'achat pour 30 milliards de $ de la société biotechnologique suisse Actelion ; une opération qui pourrait faire des émules dans les secteurs pharmaceutique et biotechnologique. Entre-temps, nous profiterons des périodes de volatilité à court terme pour continuer à accroître notre exposition dans les biotechnologies.

Les sociétés en gras sont reprises dans la Large Cap Growth Strategy de ClearBridge, au 19 juin 2017.